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Le Hirak /Mouvement
12 mars 2017

Election 2017

2017 Année des élections présidentielles en France. Le temps politique semble suspendu, l’espace médiatique est complètement absorbé par les annonces, les discours, les images des candidats et de leurs soutiens. Les partis politiques dominants, s’affairent, mobilisent leurs électeurs. Ils occupent la vie politique, à croire que rien d’autre ne se passe dans ce pays habitué aux mobilisations syndicales, politiques et sociales, contestant l’ordre établi.

Des luttes continuent…

N’en déplaise à certains manutentionnaires des partis dominants, des luttes éclatent, des mobilisations, des manifestations énormes viennent comme l’éclaire illuminer le ciel assombri par les rhétoriques habituelles des ténors des classes dominantes : mobilisations, manifestations dans les quartiers populaires d’hommes, de femmes, de jeunes pour dénoncer les violences, les humiliations que subissent les jeunes des ces quartiers. La hogra est le cri universel de tous les opprimés, de tous les citoyens qui n’acceptent plus de se faire traiter comme des moins que rien :

 

Source : Investig’Action

Du Maroc, l’écho des cris des hommes et des femmes assistant à la mort de Mohsin Fikri dans des conditions effroyables, trouve son prolongement dans les cris des manifestants d’Aulnay-sous -bois dénonçant l’humiliation subie par Théo et réclamant justice.

Des Etats-Unis, des manifestations monstres dans tout le pays, dénoncent la politique d’expulsion, d’agression, de discrimination des minorités et des migrants…

D’autres luttes, des personnels hospitaliers, des femmes d’entretiens à Paris, des mobilisations monstres à Barcelone pour l’accueil des migrants (et la France socialiste, c’est pour quand ?) etc. nous rappellent que  « des progrès sociaux ne s’obtiennent jamais que par la lutte… »

Et les élections …

Les élections sont devenues une fin en soi, un rituel dont la répétition hypnotise les citoyens et les plonge dans une espèce d’amnésie générale. Une classe politique déconsidérée, rejetée par une bonne partie de la population, au dessus de toute considération morale, s’accorde et se donne ses représentants pour appliquer des politiques dictées par leurs maîtres financiers européens et mondiaux,  sans gène, ni culpabilité, au dessus des lois et sans contrôle aucun : et pourtant ils votent, pourquoi ? Il faut dire que  certains de ses adhérents, zélés, qui veulent se faire passer par ce qu’ils ne sont pas, s’agitent pour nous expliquer « qu’il faut être responsable, gouverner, gérer, s’adapter à la mondialisation, la seule solution pour éviter l’aventure… la gauche de gouvernement, la gauche réaliste, la seule capable d’améliorer un petit peu la vie des gens » Circuler, il n y a rien à voir, no alternative !

Les élections semblent constituer une  arme de diversion massive ! En Afrique comme dans le monde arabe, dès que les peuples se soulèvent pour mettre à bas des régimes dictatoriaux, les dirigeants occidentaux les pressent à organiser des élections pour se maintenir au pouvoir. Le citoyen insurgé, une fois son bulletin dans l’urne, retourne à ses préoccupations quotidiennes, sa citoyenneté est réduite à sa qualité de votant, sa puissance collective est dispersée, neutralisée pour un bon moment…

Il ne s’agit pas de rejeter les élections par principe : la fonction essentielle reconnue par certains candidats aux élections (gauche radicale), c’est que la campagne électorale peut leur fournir une tribune pour diffuser « des idées propres à la prise de conscience nécessaire, d’une part à la résistance, d’autre part à l’émancipation. Une tribune pour dénoncer les impostures du système en place, pour démolir les illusions qu’entretiennent ses chantres, et rappeler aux gens cette cruelle réalité : les progrès sociaux ne s’obtiennent jamais que par la lutte. » (Yoann Mathieu, les élections, un grand moment démocratique ? Investig’Action)

Mais les limites de cette modalité pour désigner des représentants sont nombreuses, citons quelques unes :

On présente « l’élection présidentielle comme le point culminant de la vie démocratique française ». Voilà ce qu’en dit le philosophe Jacques Rancière :

« Dans son principe, comme dans son origine historique, la représentation est le contraire de la démocratie. La démocratie est fondée sur l'idée d'une compétence égale de tous. Et son mode normal de désignation est le tirage au sort, tel qu'il se pratiquait à Athènes, afin d'empêcher l'accaparement du pouvoir par ceux qui le désirent.

La représentation, elle, est un principe oligarchique: ceux qui sont ainsi associés au pouvoir représentent non pas une population mais le statut ou la compétence qui fondent leur autorité sur cette population: la naissance, la richesse, le savoir ou autres. » (Voir les entretiens de l’Obs du 28 mai 2012)

          Autre difficulté, le système des élections actuel, tel qu’il est pratiqué, ne permet pas la perpétuation de progrès arrachés par la lutte (services publiques,  sécurité sociale, éducation nationale obligatoire et gratuite pour tous etc), ce qu’Alain Badiou appelle des éléments de progrès irréversibles. A chaque élection, une force politique triomphante peut s’attaquer et défaire ce que les citoyens ont obtenu de haute lutte : pensons aux attaques actuelles contre la sécu et le service public par des forces au service des politiques néolibérales…

Nous y reviendrons sur cette question des élections et son rapport à la démocratie dans un autre article…Car d’autres procédures sont possibles qui méritent d’être  connues et prises en compte.

          « Et enfin, par-dessus tout, en remettant l’acte de voter à sa place d’élément secondaire, annexe, dans le champ de l’action politique authentique, le « point de départ », si l’on veut, de l’implication politique – et non son terme, ou même sa seule expression, selon une vision largement répandue actuellement.

Ainsi, même s’il y avait des élus, ou peut-être à plus forte raison, ce qui précède, et même la seule chose qui compte vraiment, c’est l’activité du mouvement social, activité et mouvement qui devraient seuls dicter l’attitude de ces élus – ceux-ci n’étant qu’exécutants de ceux-là. » (Yoann Mathieu, op cit)

 

 

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